La précarité des emplois et l’emploi esclavagiste des travailleurs sont inacceptables

La destruction des entreprises, sociétés et services publics et parapublics a renforcé et accéléré le processus de précarisation des emplois dans notre pays. Avec la loi sur l’embauche et la résiliation de contrat de travail, l’exploitation des travailleurs salariés s’est accentuée. Des contrats de travail de durée de six mois ne garantissent pas la sécurité sociale et un lendemain certain aux travailleurs. Les employeurs privés dictent leur vouloir et se remplissent les poches. Le gros lot des ouvriers, petits employés et autres salarié dans le privé n’ont pas eu droit à la mesure de revalorisation des salaires.

La faim des ouvriers et autres salariés se renforce chaque jour. Le traitement et la rémunération des ouvriers par les entreprises de BTP sur les chantiers de construction des infrastructures publiques, dans la zone industrielle de Glo-Djigbé illustrent cet état de chose. Il est inacceptable que ceux qui produisent meurent de faim alors que les possibilités ne manquent pas pour satisfaire les besoins essentiels des travailleurs. Le meeting appelé par la CSTB pour le vendredi 30 juin prochain à la bourse de travail de Cotonou marquera le commencement de la campagne nationale contre la faim et la vie chère. Prendre part à ce meeting, c’est synonyme de manifester son opposer à la précarité des emplois, à la surexploitation des travailleurs dans les entreprises, services privés, c’est contribuer au combat contre la faim et la vie chère.

Zone industrielle de GLO-DJIGBE :
UNE ZONE D’EMPLOIS PRECAIRES ET D’EXPLOITATION ESCLAVAGISTE DES OUVRIERS.

Le gouvernement, à travers l’ANPE, avait lancé un recrutement en ligne des ouvriers au profit de la Zone Industrielle de Glo-Djigbé. 1103 dossiers avaient été retenus. Mais, ces recrutés n’ont pas été appelés tous d’emblée pour la signature du contrat de travail. C’est une zone de concentration de plusieurs branches industrielles. Cependant, les conditions de rémunération et de traitement sont pareilles d’une branche à une autre.  

 Dans la branche textile pendant les huit premiers mois de travail les recrus sont considérés comme étant des stagiaires. Ils n’ont pas à un salaire, mais une indemnité de stage.  Le gouvernement leur accorde 45.000 fcfa et la Société d’Investissement et de la Promotion de l’Industrie (SIPI) 20.000fcfa pour le transport. Au terme de cette période, ils signent un contrat de 6 mois renouvelable avec SIPI. Ce contrat leur donne droit à un salaire de 52.000fcfa et une indemnité de 20.000fcfa de transport. Dans cette somme 2000f serait retiré pour la CNSS. En cas d’absence, même pour raison maladie certifiée par l’agent de santé de l’infirmerie de la zone industrielle, l’employeur fait de retenu sur salaire selon le nombre de jour. En cas de retard, l’employeur retient 5 00fcfa sur le salaire. Cinq retards dans le mois sont considérés comme une journée. Des jours de repos imposés par la société sont frappés par la mesure de retenue de salaire. Des démissions sont nombreuses à cause de ces conditions travail. 

A la fin du contrat de travail de 6 mois, des ouvriers et ouvrières sont souvent remerciés.  C’est le cas d’un certain nombre qui ont pris service en 2022 qui s’attendaient au renouvèlement de leur contrat qui malheureusement   ont été sommés de rendre les badges. Ainsi, ils ont été remerciés sans mesure d’accompagnement. Un abattement de salaire de 8.000fcfa n’est pas exclu à la fin de ce mois de juin.  

Les ouvriers et ouvrières ont travaillé sans congés jusqu’à ce jour. D’ailleurs dans les conditions où seuls les jours d’activités sont payés, le congé n’est pas envisageable. Les activités commencent à 8h pour s’arrêter à 17h 45 mn avec une pause déjeuner de 45 mn. Mais, il arrive que les ouvriers soient obligés de travailler jusqu’à 18h 45mn pour rattraper les jours d’inactivités décidés par l’employeur. 

Une cantine installée est ouverte dans l’enceinte de la zone pour les ouvriers. Les ouvriers n’ont pas de choix de mets. La qualité des mets laisse à désirer. Il n’est pas rare que des mets conservés pendant 96 h soient servis aux travailleurs.

Les salles de production ne sont ni ventilées, ni aérées. Les climatiseurs installés ne fonctionnent pas. Les ouvrières s’étouffent par insuffisance d’oxygène. L’infirmerie ne dispose que des produits de premiers soins (paracétamol…). 

Dans la branche d’industrie alimentaire, les activités démarrent à 8h pour s’arrêter à 18h. Il s’agit du traitement des sacs de soja et de noix d’acajou.  Ils sont confrontés à la poussière. Ils n’ont pas de masque. C’est aux ouvriers de s’acheter des bavettes pour se protéger. De même, les gilets dont le port est obligatoire sont achetés par eux-mêmes.  Les ouvrières étaient payées à 50fcfa le sac du soja. Ce prix est revu à la baisse. Actuellement, il est fixé à 40fcfa contre 85fcfa dans les magasins en ville. Quant au sac d’acajou, la rémunération est 60fcfa le sac pour les femmes et les hommes qui vident les sacs ramenés par camions sont rémunérés à 3400f journellement. Les ouvriers peuvent venir sur le site sans rien faire durant toute la journée. Il n’y a pas d’eau courante dans le lieu de travail pour étancher leur soif.  Beaucoup ont démissionné.  

C’est ce que subissent les travailleurs et travailleuses dans la zone industrielle de Glo-Djigbé. C’est une zone de réalisation de la politique d’emplois précaires et d’emploi des travailleurs comme des esclaves. Les ouvriers travaillent 10 h au moins par jour mais ce qui leur est donné comme salaire ne leur assure ni nourriture, ni soins de santé. Aucune norme internationale du travail salarié de l’OIT n’est observée dans cette zone industrielle. Aussi est-il que cette zone industrielle est loin de contribuer à l’atteinte des objectifs du développement durable.

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